On dit que la neige ça excite.
Mais y en a un qui a du être plus particulièrement excité en ouvrant ses rideaux sur le décor enneigé de Paris.
Y en a un qui doit se frotter les mains, qui se dit que pour lui c'est la journée de l'année.
Surtout que ça fait un moment qu'on l'emmerde à parler de sujets compliqués.
Les changements ministériels?
Il s'en balance complètement lui.
La guerre entre les deux Corées?
Il savait même pas qu'il y en avait deux.
L'affaire karachi?
Il pensait que c'était le dernier block-buster américain.
Alors, oui vraiment, quand Jean-Pierre Pernaud a ouvert ses fenêtres ce matin, il s'est dit qu'enfin il allait pouvoir faire du bon journalisme.
Les idées fusaient dans sa tête, il ne s'était pas senti aussi inspiré depuis la dernière fête du boudin de Bourg Argental.
Rapidement, le journal de 13h prend forme:
Tout d'abord Dédé le boucher qui est obligé de livrer ses clients en skis tout en gardant le crayon derrière l'oreille.
Puis Yvette qui fourre de la neige dans le cul de ces canards pour les congeler écolos.
Suivra Jean Marie, le ramoneur qui se retrouve au chômage technique et qui du coup est obligé de ramoner sa femme qu'il n'avait plus sauté depuis les dernières neiges en Janvier.
Et enfin, il fera un appel aux dons pour les enfants de saint Tropez, leur Yacht Club a du rester fermé deux jours pour cause de neige, on s'inquiète pour les bilans financiers.
Il soupire de plaisir le Jean-Pierre, peut-être même qu'il recevra enfin la médaille des arts et des lettres dont il rêve tant cette année...
Envoyé de mon iPad
"Partant de l'actualité immédiate - violente, rapide, frénétique, insensée - Jean Pierre Pernaut accomplissait chaque jour cette tâche messianique consistant à guider le téléspectateur, terrorisé et stressé, vers les régions idylliques d'une campagne préservée, où l'homme vivait en harmonie avec la nature, s'accordait au rythme des saisons".
RépondreSupprimerc'est pas moi c'est dans le dernier Houellebecq, si tu as eu le temps de lire jusqu'à ce passage :-)