J’ai discuté avec mon oncle qui a été chef d’entreprise pendant plus de 30 ans (l’entreprise de son papounet...).
J’avoue que cette conversation m’a complètement déprimée.
Il m’expliquait qu’il n’embauchait pas de femmes de moins de 35 ans pour éviter les congés maternités...
Je sais qu’il n’y a rien d'extraordinaire là dedans et c’est bien cela qui me déprime.
Mon oncle est père de trois enfants, et pourtant, il me disait limite avec la larme à l’oeil que ce n’est pas rentable pour une entreprise d’embaucher des jeunes mères.
En effet, il partait du principe que ses salariés devaient travailler bien plus qu’il ne les payait pour survivre.
Selon lui, la société ne permet pas aux patrons de payer toutes les heures de travail effectif à ses salariés et chaque fois qu’une femme partait en congé mat, «ça le faisait profondément chier».
C'est sur, une maman qui part pour aller chercher son gamin le soir, c’est moins rentable qu’un mec qui se fait enfiler à sec pour le même prix.
Pfou...
Qu’est-ce qu’on fait nous au milieu de tout ça?..., parce qu’il ne faut pas rêver 95% des patrons sont des mecs et 95% de ces mecs pensent comme mon oncle.
Quand je vois tous mes blaireaux de chef qui se mettent un paquet de clopes par jour dans le gosier, qui passe leur temps à comparer la taille de leur bite et à remuer de l’air... moi pendant ce temps, je travaille messieurs, j’envoie du cassoulet comme on dit.
C’est désespérant de savoir que ses boss, même gros blaireaux, vous considèrent au mieux comme un boulet, au pire comme une petite chose attendrissante.
Trois solutions:
- leur prouver qu’ils ont tort en laissant son gamin jusqu’à 21h chez la nounou, bosser comme une malade le weekend et tendre l’autre fesse quand on reçoit sa merdique fiche de paie de maman au 4/5ème qui fait plus de 50h.
- accepter cette situation, accepter ce regard exaspéré quand vous filez à 17h30, accepter tout cela par amour de notre profession...
- ou alors monter sa boite...
Je n’ai pas encore choisi,mais j’ai l’impression de la jouer petit bras sur ce coup là; je courbe l’échine, prostrée dans une culpabilité dont je peine à me défaire.
Je ne me sens absolument pas en positon de négocier quoi que se soit, la féministe en moi est parfois horrifiée de voir ce que je tolère...
Est -ce que c’est excessif de dire qu’une entreprise qui exploite ses salariés pour maintenir la tête hors de l’eau est une entreprise de merde?...
Est-ce que c’est déplacé de dire que mon oncle est un connard?
Peut être mais ça soulage grave...
Connard, connard, connard...ah ça va mieux, je me détends là...t’es qu’un connard, un gros connard....
Et le petit plus du lundi parce que le lundi c’est la loose:
D’une part en montrant ça à vos hommes, vous passez pour une femme ouverte aux fantasmes de l’autre...et puis surtout ouvertes à vos propres fantasmes...ah Nathalie, elle me ferait bien virer ma cuti celle là...
http://next.liberation.fr/cinema/06012809-natalie-portman-retire-sa-robe-pour-le-new-york-times
je suis tout à fait d'accord! le monde de l'entreprise et les femmes y a encore du boulot! En plus je parie que ce gros connard est catho (bravo la tolérance!) et qu'il avait tellement de fric que sa femme elle pouvait bosser de chez elle. C'est bien connu que les ados adoooooorent quand leur mère est là pour leur préparer le goûter quand ils rentrent du lycée! CONNARD! Ah ça fait du bien!!!
RépondreSupprimerJ'ai l'impression que tu parles en connaissance de cause...
RépondreSupprimerMoi je n'ai pas d'oncle catho mais je confirme!
RépondreSupprimerah non Rose moi je n'oserai jamais traiter mon oncle de connard :-)!
RépondreSupprimerMon boss, jeune papa, dont la femme a pris un congé parental et a été arrêté la moitié de sa grossesse, me fait aujourd'hui bien comprendre que si je pouvais prendre mes rdv à la clinique à 8h ou 18h30 ça arrangerait tout le monde (enfin surtout lui)! Et moi, je courbe l'échine comme tu le dis si bien Rose, et m'exécute... pour un salaire qui ferait rigoler une caissière à mi-temps!
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