Dans la vie d'une femme, il y a des choses que l'on attend avec une grande impatience.
On se dit qu'il y a des moments clés, des instants T qui resteront gravés dans nos mémoires.
(Je ne reviendrais pas sur la première fois que l'on fait l'amour...le feu d'artifice est plus dans le slip de notre partenaire qu'entre nos cuisses et ce n' est pas faute d'avoir été impatiente...).
Parlons plutôt des instants T de la vie d'une mère...
Quand je suis tombée enceinte, je n’attendais qu'une seule chose, sentir le bébé bouger, je me disais que ma vie allait basculer à cet instant.
A quatre mois de grossesse, j'ai senti un gargouillis bizarre, j'ai rougi, j'ai versé ma petite larme, je l'ai raconté à tout le monde mais cinq minutes plus tard je me suis rendue compte que ce n’était qu'un pet...
Rien n'avait encore basculé.
J'imaginais alors la rencontre avec mon enfant comme une évidente vague d'amour maternelle, mais une fois l'accouchement passé, je pleurais tous les matins en me disant que je ne l'aimais pas autant que je l'avais imaginé.
Rien n'avait encore basculé.
Yoko grandissant, je guettais ses premiers pas caméra à la main, un matin elle en a fait un tout petit, les copains ont débarqué pour voir le miracle mais elle n' a plus fait un seul pas pendant deux mois.
Rien n'avait encore basculé.
Je rêvais du moment où Yoko prononcerait le mot « maman », j'ai attendu, oreille tendue, j'ai fini par l' entendre ce mot magique mais en me retournant, j'ai vu qu'elle parlait à sa couche sale...
Rien n'avait encore basculé.
Et puis un jour, j'ai ri de voir mon homme ému en sentant bouger mon ventre, je ne m'étais même pas rendu compte que c'était devenu mon quotidien,
Et puis un jour, je me suis rendu compte que mon corps explosait d'amour pour mon enfant à chaque seconde.
Et puis un jour Yoko a cavalé comme une folle pour me sauter dans les bras, elle ne marchait plus, elle courait déjà!
Et puis un jour j'ai prié pour qu'elle arrête d'appeler « maman !!!!!» uniquement à 3h00 du matin...
Tous ces petits rien qui ne changent rien mis bout à bout...
Et on se rend compte qu'elle n'est déjà plus dans notre ventre, que le cordon est coupé et que c'est une personne à part entière qui se fiche éperdument des moments clés et des instant T.
On se rend compte que tout a basculé en douceur, en bonheur.
Elle cavale tellement vite qu'on a du mal à la prendre en photo nettement... insaisissable cette Yoko!
RépondreSupprimerQuel beau texte émouvant! elle a l'air mignonne cette petit yoko!
RépondreSupprimer