mardi 30 novembre 2010

Demi-teinte

En vrac sans relecture depuis le départ.
Les hurlements de Yoko au bout de vingt minutes de TGV…la journée s’annonce longue.
Un déjeuner aux petits oignons avec les parisiens, depuis que C. ne nous reçoit plus qu’en talons hauts, ils sont en effet estampillés parisiens.
Des taxis qui se foutent de notre gueule parce qu’on demande un siège bébé pour aller à Orly.
Un trajet sans encombre jusqu’à l’aéroport.
On nous annonce qu’on ne sera pas à côté dans l’avion.
Pas de poussette autorisée dans la salle d’embarquement.
Du coup, Yoko dans nos bras pendant deux heures alors qu’elle n’a pas dormie depuis ce matin.
Des énormes câlins de mon puceron pendant les huit heures de vol.
Pas de repas pour les enfants, pas de jeu pour les enfants, pas de pitié pour les enfants chez Air France.
Arrivées à l’heure, il fait 28°C.
Notre valise est la dernière à sortir.
Notre voiture de location est la première à démarrer.
Un réveil miraculeux de Yoko à 6h30 heure locale !!!
Deuxième miracle de la journée elle se rendort dans nos draps jusqu’à 7h30…
Mais le calme avant la tempête…
Deuxième matin, réveil à 4h30….
Plus de sieste.
Plus de câlin.
Une conjonctivite aiguë.
Un rendez-vous chez le médecin.
Un repas de midi jeté à la gueule.
Une micro sieste du puceron.
Une micro galipette face à la mer avec mon homme.
Un résumé de nos activités pour l’instant proche du néant.
Pas de baignade aujourd’hui, à force d’attendre la sieste de Yoko on est resté figé sur la terrasse.
Une journée difficile même sous le soleil des Antilles…
Mais quand je vois les images de la France sous la neige, je me dis que malgré le départ en demi-teinte, la petite sera calée demain mais vous, vous serez toujours dans l’hiver glacial…wouarf wouarf (c’est le bruit du rire sadique.)

Ces petits riens qui ne changent rien.



Dans la vie d'une femme, il y a des choses que l'on attend avec une grande impatience.
On se dit qu'il y a des moments clés, des instants T qui resteront gravés dans nos mémoires.

(Je ne reviendrais pas sur la première fois que l'on fait l'amour...le feu d'artifice est plus dans le slip de notre partenaire qu'entre nos cuisses et ce n' est pas faute d'avoir été impatiente...).

Parlons plutôt des instants T de la vie d'une mère...

Quand je suis tombée enceinte, je n’attendais qu'une seule chose, sentir le bébé bouger, je me disais que ma vie allait basculer à cet instant.
A quatre mois de grossesse, j'ai senti un gargouillis bizarre, j'ai rougi, j'ai versé ma petite larme, je l'ai raconté à tout le monde mais cinq minutes plus tard je me suis rendue compte que ce n’était qu'un pet...
Rien n'avait encore basculé.

J'imaginais alors la rencontre avec mon enfant comme une évidente vague d'amour maternelle, mais une fois l'accouchement passé, je pleurais tous les matins en me disant que je ne l'aimais pas autant que je l'avais imaginé.
Rien n'avait encore basculé.

Yoko grandissant, je guettais ses premiers pas caméra à la main, un matin elle en a fait un tout petit, les copains ont débarqué pour voir le miracle mais elle n' a plus fait un seul pas pendant deux mois.
Rien n'avait encore basculé.

Je rêvais du moment où Yoko prononcerait le mot « maman », j'ai attendu, oreille tendue, j'ai fini par l' entendre ce mot magique mais en me retournant, j'ai vu qu'elle parlait à sa couche sale...
Rien n'avait encore basculé.

Et puis un jour, j'ai ri de voir mon homme ému en sentant bouger mon ventre, je ne m'étais même pas rendu compte que c'était devenu mon quotidien,
Et puis un jour, je me suis rendu compte que mon corps explosait d'amour pour mon enfant à chaque seconde.
Et puis un jour Yoko a cavalé comme une folle pour me sauter dans les bras, elle ne marchait plus, elle courait déjà!
Et puis un jour j'ai prié pour qu'elle arrête d'appeler « maman !!!!!» uniquement à 3h00 du matin...

Tous ces petits rien qui ne changent rien mis bout à bout...
Et on se rend compte qu'elle n'est déjà plus dans notre ventre, que le cordon est coupé et que c'est une personne à part entière qui se fiche éperdument des moments clés et des instant T.

On se rend compte que tout a basculé en douceur, en bonheur.

samedi 27 novembre 2010

Y a-t-il un pilote dans l'avion?



Je prends l'avion ce soir, mes vacances ne commenceront qu'une fois cet engin de la mort posé sur la piste de la Guadeloupe, je suis complètement phobique...

L'ambiance à l'intérieur de l'avion compte énormément dans ma capacité à me détendre ou pas pendant un vol.
J'ai plutôt pris des avions qui m'emmenaient en Asie.
Les compagnies aériennes du genre Singapore Airlines ou Cathay Pacific, sont des « pousse à la détente ».
L’hôtesse de l'air qui vous accueille est sublime, moulée dans un uniforme élégant et traditionnel.
L'avion est toujours flambant neuf (vous vous demandez quelle compagnie récupère leurs avions usagers).
Il y a un écran par personne avec des dizaines de films, de jeux, de séries tv.
Les repas sont servis toutes les 3 heures, ils sont délicieux, raffinés et servis avec un sourire qui vous assure que le vol se passe pour le mieux.
On vous prête des chaussettes, des boules Quies, des nicorrettes.
Je suis sure qu'en insistant un peu vous pourriez obtenir un massage thaï personnalisé voir une petite pipe.
Enfin bref, un petit bout de paradis dans les nuages.

Hélas, trois fois hélas...J'ai eu la mauvaise idée un jour, de vouloir découvrir la Bolivie...
Je peux vous assurer qu'en montant dans l'avion, j'ai tout de suite compris où ils étaient passé les avions usagers de Singapore Airlines...ils sont tout simplement...chez Iberia!
Un seule télé pour tout l'avion, elle est plus petite que l'écran d'un Ipad .., du maïs en boite toutes les 6 heures, un seul verre d’alcool par personne...même pas de Bloody Mary... et surtout...l’hôtesse est un gros moustachu bourré de tics qui hurle du fond de l'avion, « Vamos, Vamos, faut partir avant l'orage on sait jamais...wouarf wouarf wouarf »...
La Guadeloupe c'est en direction de l'Amérique du sud ou de la Thaïlande? J'ai un doute là...

PS: la photo c'est juste pour me rassurer, un crash d'avion peut être l'occasion de faire une rencontre comment dire...érotiquement insoutenable?...

jeudi 25 novembre 2010

L'esprit de Noël

http://www.lesbobodessins.f

J'aurais du m'en douter, je n'aurais pas du répondre à cet appel, chaque année c'est pareil.
Il est vrai que Botanic a déjà sorti ses boules et ses guirlandes, mais tout de même!L'automne semble à peine installé, il ne fait pas si froid que ça.
ll me reste même un peu la trace du maillot de bain sur les fesses.
Je bouquinais tranquillement mon ELLE enfin non, j'étais concentrée sur le Houellebecq....

Coup de fil de ma mère.
« Je ne veux pas te stresser ma chérie, tu me connais, mais ….comment on s'organise pour Noël cette année....tu fais comme tu veux mais ça me ferait vraiment mal au coeur si on ne le passait pas tous ensemble. »
PAF, l'hiver s'installe définitivement.

La galère des réveillons de Noël.
Mon mari DETESTE Noël comme 90% des français mais c'est une question de principe:
« il n'y a pas de raison qu'on fasse tout le temps le réveillon dans TA famille. 
- On peut quand même essayer de le décaler de ton côte?...
- bah non, mon frère repart le lendemain matin,
- Mais personne ne fait de cadeaux dans ta famille, à 19h30 tout le monde est couché et à jeun en plus...
- ah, voilà, on y est, ta petite famille de bobo capitalistes qui dépense une tune folle dans des cadeaux choisis sur la liste de Télérama, et puis c'est sur que chez moi on ne carbure pas au champagne Môdame...
- Sympa, en mémoire de l’esprit de Noël je ne relèverais pas... Et si on le faisait le 23 dans ta famille?
- bah il faudrait que je demande à ma belle soeur si son frère peut s'organiser avec les grands-parents de son ex qui récupèrent leur petit fils et son demi frère le 24 au matin pour permettre à mon cousin de décaler de son côté le Noël du frère de son oncle pour se libérer un jour plus tôt... »

Oulàlà, j'ai mal à la tête, je vais ouvrir une bouteille de rosé, m'enfiler des olives aux anchois et me la couler douce en attendant mon départ pour la Guadeloupe.



lundi 22 novembre 2010

Ramollissement



 Le but central de ma vie a été pendant très longtemps, les voyages.
Je faisais des CDD par-ci par-là et je partais par-ci par-là avec l’argent que j'avais économisé.
C'était un véritable « way of Life ».
Les destinations n'étaient pas choisies par hasard; il fallait qu'elles répondent à plusieurs critères:
  • Pas de pays francophones, trop fastoche.
  • Pas de pays à moins de huit heures de vol de la France, fallait que ça fasse exotique.
  • Pas d' «easy travelling», fallait en chier un max!
  • Si il n'y avait pas l'eau courante, ni l’électricité et qu'on était en période de mousson, c’était le top!
  • Si je ne me payais pas une bonne Tourista ou une conjonctivite pendant le séjour, j'avais l'impression d'avoir raté quelque chose.
  • Le top du top, c’était les dictatures ou les pays qui n'ont pas encore le Lonely Planet (de plus en plus rare).
J'ai appris que j'étais enceinte la veille d'un départ pour l'Indonésie, j'ai du annuler pour des raisons de santé et depuis ...pas grand chose.
Nos amis les tour-tereaux du monde sont alors partis faire le tour de la planète.
Ils nous ont conviés à partager un bout de leur trip tout en comprenant bien qu'avec Yoko c'était peut être trop compliqué.
Ah ça non, il fallait pas me titiller sur le sujet;
« Mais bien sur qu'on peut voyager comme avant, dans les mêmes conditions, avoir un enfant, ÇA CHANGE RIEN(dis-je en rentrant le vente).
- Vous nous rejoignez en Inde au mois de septembre alors?
- Je reprends le travail fin aout, ça fait un peu tôt.
- On sera en Sibérie en octobre, si cela vous dit?
- Ah non, question de principe pas chez Poutine.
- Bon et bien au Kazakhstan en novembre?
- Heu ce mois là je crois que j'ai piscine...
- Dommage, il ne reste plus que la Guadeloupe en décembre, mais ce n'est pas un voyage pour vous ça, c'est pour les touristes de base!
- …

J'ai posé mes vacances, la tête bien basse, auprès de mon patron que j'avais bassiné des heures durant sur le funky de mes voyages « en dehors des sentiers battus »; il a hurlé de plaisir:
« Ah et bien je vois qu'on se ramolli chez les Rose,
Et les copains, vous avez entendu ça? Rose part en Guadeloupe!!! »
Et le pire c'est quand ce blaireau a rajouté:
« J'y vais chaque année avec ma belle mère, je t’amènerais mon album de photos demain... »
AAAAAAAAAAAAArrrrrrrrrrrrgggggggggggg, il m'a collé pendant toute la pause café, genre on a ENFIN quelque chose en commun toi et moi...
 
C'est promis Dieu des Roots, je ne prendrais pas trop de plaisir à siroter les Ti'punch sous le cocotier boursouflé le cul dans l'eau à 28°C (28°C!!!!!!!!!!) et j'enregistre les « Pékin Express » (pour ma fille bien sur).


Le plus du lundi parce que le lundi c'est la loose:

dimanche 21 novembre 2010

Le lapin qui pue


Tous les parents le savent, un doudou pue très vite.
Tous les parents le savent il faut donc deux doudous identiques pour pouvoir intervertir les lavages.
Nous, on n' a pas fait ça.
On a choisi de lui donner un doudou d'une créatrice qui ne fait que des pièces uniques...la grosse connerie.
Du coup, on ne le lave pas très souvent.

Hier soir, après avoir cherché pendant une heure où le rat crevé s'était caché, je me suis rendu compte qu'en fait c’était le lapin rose qui puait.
Je couche Yoko, elle s'endort paisiblement.
Je substitue alors le tissu malodorant qu'elle sert contre elle pour le laver pendant la nuit.
Parfait, elle ne bouge pas d'un pouce.
Du coup je choisis le programme le plus long de la machine à laver, double dose de lessive et hop c'est parti.
Je me pose dans le canapé contre mon doudou à moi (qui peut aussi puer parfois), mon homme.
Des hurlements nous parviennent tout à coup de la chambre de Yoko, j'ai cru qu'elle s'était fait attaquer par un monstre de sous son lit ou qu'elle s'était cassée la jambe entre les barreaux de son lit.
Je me précipite.
Elle est debout dans son lit, complètement apeurée, le visage ruisselant de grosses larmes, elle hurle de désespoir...DOUUUUUUUUUUDOUUUUUUUUUUUUUU!!!
Je comprends tout de suite que je n'ai rien compris.

Ce n'est ni une colère, ni un caprice, c'est inexplicable.
Je retourne vers la machine à laver qui m'indique encore deux heures de programme...impossible d'attendre jusque là.
Je pars à la recherche du manuel de la machine pour savoir comment procéder en cas d'extrême urgence.
Son papa essaie de la calmer mais rien n'y fait, jamais elle n'avait pleuré si fort.
Je trouve comment purger cet engin de malheur, il faudra attendre encore 30 mn...
Je retourne dans la chambre, j'attrape ma fille sous le bras et je l'emmène devant la machine à laver...
L'apaisement immédiat de Yoko qui aperçoit le doudou tourner dans cette drôle de boite est bouleversant.
C'est pour elle, à cet instant là, la chose la plus importante du monde, ça le devient instantanément pour moi aussi...
Je ne pense plus au stress du boulot, au temps de cochon qu'il fait depuis des jours, aux kilos que je n'arrive pas à perdre...
Je m'assoie en tailleur avec mon puceron qui se tient bien droit contre moi et on regarde le lapin tourner.
La machine s’arrête parfois et doudou à la tête plaquée contre le hublot; Yoko soupire de plaisir et de bien être.

Le programme finit par s’arrêter mais il n'y a pas eu d'essorage.
Je lui tends le tissu dégoulinant, elle n'ose même pas le toucher tant elle croit rêver...il est revenu...
Elle ne me regarde plus, elle se dirige toute seule dans son lit et on l'entendra chuchoter un long moment à l'oreille de doudou avant de trouver le sommeil.
Il a bien de la chance ce lapin qui pue...

samedi 20 novembre 2010

La dame de Rangoon

Le dame de Rangoon est libre.
Aung San Suu Kyi a pu sortir de chez elle il y a quelques jours.
Un miracle presque oublié...

J'ai découvert cette femme à travers le Film, « Beyond Rangoon » sorti en 1995, j'avais 13 ans.
J'étais en crise d'adolescence, révoltée à mon petit niveau d'occidentale boutonneuse.
J'avais des images d'elle dans ma chambre comme certains avaient le Che, c'était ma révolutionnaire à moi.
Et depuis ce jour, j'ai suivi son histoire, parfois de loin, parfois de très près.

Il y a deux ans, je suis allée en Birmanie, me rapprocher encore un peu plus.
Ce voyage a marqué ma vie comme aucun autre.
C'est un pays sublime, il est d'une subtilité déroutante.
Elle était alors en résidence surveillée, nous avions pu nous approcher de sa demeure mais pas moins de dix gardes armés barraient la route aux curieux.
C'est une héroïne de tragédie grecque.
Elle est évidemment Bouddhiste, comment supporter cette vie si on ne se détache pas spirituellement de la réalité...?

Le combat de Aung San Suu Kyi ne se situe absolument pas au niveau du féminisme.
L'horreur de la junte au pouvoir ne fait pas de différence entre hommes et femmes.

(Une femme mondialement reconnue pour autre chose que du féminisme, c'est tellement rare...c'est un autre sujet.)

Je suis en tout cas très émue aujourd'hui de la savoir dans les rues de Rangoon, libre...

L'illustration de mon billet est une photo de mon voyage là bas...

jeudi 18 novembre 2010

Absolument INDISPENSABLE


Ahhhhhhhhh, j'ai craqué!!!!!!!!!
Je vais avoir un IiiiiiiiiiiiiiPAD!!!!!!
Un IiiiiiiiiiiiiiiiPAD!!!!!
Le plus bel objet du monde qui tient dans un sac à main!!!!

Oulàlà c'est vraiment pas raisonnable...
Je voulais pas, vraiment, c'est un truc blingbling...
Mais les tour-tereaux du monde sont aux Etats-Unis, et c'est presque gratuit là bas, c'est le cadeau qu'ils mettent dans les paquets de céréales...ou presque...
Du coup mon Iiiiiiiiiiiiipad, a été acheté sur Lincoln boulevard à Miami!!!!!!

Va falloir qu'il marche mon blog, c'est la seule excuse que j'ai trouvé pour que cette merveille devienne absolument INDISPENSABLE.
Je me vois déjà, au feu rouge sur mon scooter, dégainer mon Iiiiiiipad pour faire comme dans la pub, et puis me le coller derrière l'oreille quand le feu passe au vert.

Oui, je sais, l'Ipad c'est un ordinateur sans clavier ni programme; L'ipad c'est l'iphone sans le téléphone...
M'en fou il va être trop beau mon IPAD...Jaloux... Lincoln boulevard à Miami quand même...aux usa..truc de ouf...

mercredi 17 novembre 2010

GIRLY


Depuis que j'ai repris le boulot, je rame pour retrouver une crédibilité alors que je ne travaille pas le lundi et que je pars à 17h30 pour récupérer le puceron.
C'est presque mission impossible.
Je fais du coup preuve d'une concentration à toute épreuve, j'ai même sauté une pause café ce matin pour préparer la première réunion que je dirigeais depuis mon retour.
Je dois présenter un Plan Masse aux bureaux d'études.
Ce matin, j'ai réfléchi à ma tenue vestimentaire, élégant mais pas sexy.
Je me suis achetée un superbe rouge à lèvres Dior pour l'occasion.
Oui ma grossesse m'a changée mais je suis devenue une vraie femme avec beaucoup de charisme, isn't it?
Ce serait tellement faux de dire que tout ce qui compte c'est le contenu de la réunion; je vais être la seule femme au milieu de dix mecs, avant de m'écouter ils vont me regarder.
Le réunion débute, je présente mon plan.
Ils ont l'air d'accrocher, les remarques sont constructives, intelligentes, efficaces.
Mon comportement a permis de me positionner professionnellement dans leur esprit.
La réunion touche à sa fin,
Hélas, mon blaireau de chef passe alors la tête par la porte et se permet de jeter un coup d'oeil à mon plan.
C'est le chef, c'est un blaireau, il est obligé de faire une remarque...
« Oui, il est bien ce plan Rose, mais ne trouves-tu pas que le rendu est un peu « GIRLY »!!!
Trois heures de réunion pour retrouver une crédibilité et il l'explose en un seul mot...GIRLY...
C'est à dire Ducon?
Tu trouves que mon plan fait pétasse, il fait string dans le cul qui dépasse du jean?
Dès qu'un document présente du rose, tu t'imagines que c'était pour être raccord avec mon pull?
GIRLY, c'est un mot que t'as trouvé dans le journal intime de ta gamine?
Oh la perche qu'il leur avait tendu mon blaireau de chef...
J'ai senti le regard des requins changer en une seconde.
« Ah, mais c'est vous qui avez accouché y a pas longtemps? Vous avez eu une épisiotomie? Combien de points? Vous avez allaité? Ça vous faisait mal aux bouts des seins? Parce que moi ma femme...»
Non mais ça va pas la tête, comme si j'allais parler de ça avec eux...
Je baisse le regard et propose « qui veut un café messieurs?... »
Connards.

ps: j'ai lu 34 pages et demi du Houellebeq, même pas mal!!!!

mardi 16 novembre 2010

Pause Poussette

A force d'aimer ma fille, j’arrive à oublier de ce qui me faisait peur dans le fait d'avoir un enfant.
Mais ce matin sans prévenir, je suis tombée sur cet article...
Attention, pour ceux et celles qui avaient dans l'idée de faire un enfant, ne le lisez pas, vous risquerez de tout abandonner et de vous faire castrer une bonne fois pour toute.
Donc apparemment, un bar a ouvert récemment à Lyon : PAUSE POUSSETTE.

Imaginez que ce bar a pour thème de rendre la circulation pour les femmes enceintes et les poussettes plus aisée...
Une fois les enfants bien occupés, nous avons pensé aux mamans en mettant en consultation libre des revues féminines et masculines (hein? des livres de cul dans ce genre d'endroit???)....

Son enfant, on l'aime on lui pardonne tout, les enfants des copains, c'est déjà plus compliqué mais les enfants des autres, on les déteste!!!! on les trouve morveux, moches, mal fagotés, avec un drôle d'air et surtout BRUYANTS!!!!!

Quand il y a un trop plein d'enfants lors des fêtes de familles, la cocotte à tendance à monter très très rapidement...
Entre la dinde et les marrons, toutes les mamans se retrouvent alors dans la cuisine et se tapent une Téquila Paf sur le coin de la table en formica de Mamie (non pas chez vous?...).
Et bien là, dans ce bar, y a pas d'alcool!!!
Des dizaines de gamins et pas d'alcool!!!
Du sirop de barbe à papa...ça se sniffe au moins ça???
Mais rassurez vous, pour vous consolez vous dégusterez une « jolie rosace de pomme de terre et une vraie purée de carotte maison »...
Au secours!!! 
Au milieu de tout ce merveilleux pays des Bisounours, ils proposent des ateliers de   «scrapbooking »...alors là c'est le ponpon vous dis-je; du scrapbooking, on touche le fond de la couche sale...

J'ai une furieuse envie d'aller dans ce bar et de me remettre à fumer au dessus du thé bleu-vert au jasmin au parfum fabuleux spécial maman...

Je te préviens Yoko, samedi je te fais découvrir le bon vieux PMU du coin et après on va se faire un kebab chez Toufiq.

lundi 15 novembre 2010

Potée.




Bon, je viens de passer le weekend avec ma soeur parisienne. Elle a deux ans de plus que moi mais le sablier semble s'être inversé pour elle...elle rajeunit à chaque fois que je vieillis...

Fut un temps, où je lisais beaucoup, où j'allais au cinéma une fois par semaine, où je montais sur Paris régulièrement pour faire les expos du palais de Tokyo, où je ne mangeais que des sushis, où j'achetais le courrier international.

Le dernier livre que j'ai lu, c'est le « Badinter of course! » mais avant cela je me demande si ce n'était pas l'avant avant avant dernier Nothomb (faut dire qu'elle écrit beaucoup)...
Je ne suis pas montée à Paris depuis mon cinquième mois de grossesse et le pire de tout, j'ai cuisiné une potée ce weekend...

Au regard désespéré de ma soeur qui a à peine soulevé les yeux de son dixième livre du mois pour gouter ma potée...je me suis dit qu'il fallait réagir.
Je me suis donc acheté le dernier Houellebecq, prix Goncourt.
Je me dis que si j'arrive à le finir je pourrais donner l'impression d'être encore dans le coup, vu les polémiques qu'il soulève cela nourrira mes discussions littéraires jusqu'au prochain Nothomb...
Ma fille dort depuis 20 minutes j'ai surement le temps de lire une ou deux pages avant qu'elle ne se réveille...
Ah non, ça chougne dans la chambre, ce soir alors.

Dans mes bras.

 
Il fait très sombre, nos yeux se sont fermés.
Je la tiens contre moi, son corps s'enroule parfaitement autour de mon ventre vide.
Je sens qu'elle n'a besoin que de moi.
Je sens son coeur battre, ses doigts se perdre dans cet immonde bout de tissu malodorant qu'elle serre comme si sa vie en dépendait.
Un murmure minuscule s'échappe de mes lèvres et glisse jusqu'à son oreille.
Cet instant est tellement particulier, j'ai parfois l'impression que c'est encore moi que l'on berce.
Pour elle, je suis un repère depuis sa première seconde; pour moi c'est encore nouveau.
Quand je prends le tournis à me voir bercer mon enfant, ses yeux à l'intensité dérangeante, me ramènent à l'évidence.
Mes lèvres sont contre sa joue maintenant, les vibrations de ma chanson nous isolent du reste du monde.
Au détour d'un mot, je sens son corps se relâcher dans mes bras; un abandon total.
Un relâchement que nous ne connaissons probablement plus.
Une confiance immense, une naïveté sublime, une naïveté sublime.
Mon enfant dort depuis longtemps maintenant mais je continue de murmurer, je crois que je berce encore un peu l'enfant qui est en moi...

samedi 13 novembre 2010

Egocentrisme...


Comme mon premier billet n'en était pas un, certaines questions n'avaient pas eu à se poser.
Mais déjà, le pourquoi de ce blog me titille.
J'ai envoyé le lien à quelques amies proches et depuis, je cherche toutes les justifications à ce besoin de partager mon écriture.
Je trouve cela terriblement égocentrique...
J'avais tout d'abord imaginé d'écrire en secret, de ne le dire à personne, pas même à mon mari.
Pour commencer, j'assimilais e blog à une sorte de journal intime, de défouloir public.

Là tout de suite, par exemple, j'ai particulièrement les nerfs contre mon mari mais alors PARTICULIEREMENT... je pourrais écrire des pages et des pages sur la non implication de l'homme dans les taches les plus basses du couple, dans leur capacité à trouver ça « mignon » comme les femmes ont « besoin!!!! » de s'occuper de leur nid...
Mais non, comme je le disais précédemment je ne dirais rien, ça ne regarde personne.
Et pourtant j'en ai envie...sans rire, quand je suis rentrée ce soir il avait passé la journée à...NON non non j'ai dit que je ne parlerais pas de ça.

Un blog ce n'est pas un journal intime ou alors ça devient voyeur.
Si j'ai envie de critiquer mon entourage je n'ai aucunement besoin de le mettre en ligne.
Je suis passionnée d'écriture depuis très longtemps et j'adore analyser la moindre situation.
J'aimerais ne pas avoir à me servir de ma vie ou de celle de mon entourage pour raconter des choses mais je n'ai peut être pas assez d'imagination.
Je peins depuis longtemps mais je n'ai jamais trouvé d’intérêt à montrer mes peintures qui en toute honnêteté ne révolutionneront jamais le monde et je m'en fiche d'ailleurs éperdument.
Je ne considère pas que j'écris mieux que je ne peins mais l'écriture pousse au partage.
J'aimerais que mes billets entrainent des discussions dans les commentaires comme une bonne soirée entre amis, ou un bon café philo.
......................
Une (ou deux) bière plus tard:
En fait ce n'est pas ça le plus important,
Ecrire permet de me réécrire.
Je ne suis physiquement plus seule depuis mon premier jour de grossesse...c'est à dire presque deux ans.
Ma petite Yoko est mon évidence mais je vis dans une épaisse nasse d'obligations, d'inquiétudes et de frustrations.
J'ai donné mon entière attention à ma fille et à ma famille.
Cela m'apporte les émotions les plus simples qui existent mais on se perd vite.
L'écriture est un moyen pour moi de me retrouver seule, de faire une pause, de me faire plaisir, à moi.
Cela ne sert à rien d'écrire mais c'est si bon...
La journée, quand je m'ennuie à tracer des traits au boulot, je pense au moment après le diner où je vais me servir une bière et où je vais écrire.
Mon mari n'est pas loin, ma fille dort paisiblement dans la chambre d'a côté et je m'autorise alors quelques minutes de délicieuse solitude.
Je met en branle mon intellect, je joui de chercher un mot plutôt que l'autre.
Ecrire me permet de ne pas me perdre de vue, de ne pas me laisser déborder par le quotidien, de mettre de la créativité dans chacune de mes journées.
Et cela me permet de prendre du recul sur ma vie professionnelle qui me pèse beaucoup.
Alors oui, c'est surement de l’égocentrisme de tenir un blog,
Mais surement moins que tous ses blaireaux qui squattent la machine à café. 
Ceux qui te bousillent ta pause en racontant dans les moindres détails le compte rendu du contrôle technique de leur voiture pack luxe.
L'avantage du blog, c'est que si on a pas envie de le lire, on n'est pas obligé de faire semblant d'écouter en acquiesçant bêtement de la tête toutes les demi-minutes.

jeudi 11 novembre 2010

Floraline-jambon cuit


Je suis malade, clouée au lit, angine blanche.
Cela me permet de passer une journée seule à la maison sans culpabilité d'abandonner ma fille chez la nounou car je suis CONTAGIEUSE, youhou!
Une fois mari et enfant partis, je retourne me cacher sous la couette et je rattrape mon retard en avalant trois épisodes de « gossip girl »(qu'est ce qu'elles sont bien habillées S. et B.)...
L'heure du déjeuner arrive, tout m' écœure, je me prépare à faire la diète.
Mais une obsession s'empare finalement de mon estomac...je veux de la Floraline avec du jambon cuit...

Est-ce une madeleine de Proust universelle?
Est-ce que toutes les mamans de la génération de la mienne ont fait de la Floraline-jambon cuit à leurs marmots quand ils étaient malades?
Je suis la fille d'une super-maman soixante-huitarde super-épanouie super-mince et super-intelligente.
Sans faire une psychothérapie là tout de suite, ma mère ne passait pas beaucoup de temps avec moi.
Du coup quand j'étais malade, c’était une véritable aubaine.
Elle me laissait seule dans mon lit la journée mais elle rentrait le midi pour me cuisiner de la Floraline-jambon cuit et j'avais ma maman pour moi toute seule...
Vraiment la sensation fiévreuse et le mal de gorge me ramène à des souvenirs d'une douceur inouïe.
Enfant, j'étais très souvent malade d'ailleurs...
Elle avait réussi à transformer la maladie en un moment très particulier de partage.
En tout cas, aujourd'hui, je suis sortie pour m'acheter de quoi me cuisiner moi même ma Floraline-jambon cuit et comme j'en avais fait beaucoup trop, je l'ai réchauffé pour mon puceron ce soir.
Je ne peux toujours pas lui faire de bisous mais il y a dans ce bol de Floraline plus de douceur que dans un milliard de bisous....

lundi 8 novembre 2010

Super maman est super fatiguée.


Deux mois et demi depuis la reprise.
Super maman est super fatiguée.
Je sors de mon sas de décompression.
Une année à toucher du doigt la plus simple expression de la vie.
Ne pas travailler...concept inexistant dans mon milieu de super maman super épanouie super mince et super intelligente.
Tout me préparait à défendre le cas Dati.
Etre enceinte et donner la vie à complètement mélangé mes certitudes.
J'en suis ressortie plus forte, plus apaisée et sure de me rapprocher de ma vérité.
Le problème c'est qu'à mon retour, personne n'avait mélangé ses certitudes.
Mes blaireaux de chefs arrivent à faire en sorte de rendre mon exclusion à toutes primes ou augmentation naturelle.
La culpabilité est le sentiment le plus fort chez chaque super maman et les patrons l'ont bien compris...
Les super mamans ont été construites par les chefs d'entreprises.
Comme ils doivent se délecter d'entendre les jeunes femmes qui reviennent le plus vite possible de leur congé maternité en jurant qu'être mère ne changera rien à leur travail...
Pas un homme de cette agence ne connait le prénom de mon enfant, par contre tout le monde connait le nombre de jour que j'ai pris en plus du congé maternité correspondant aux super mamans qui peuplent notre super milieu.
Ah ils ont du être surpris, la féministe en chef qui reste torcher le cul de sa gamine et pire, qui y prend du plaisir.

Je suis une infiltrée dans le monde de l'entreprise.
Je fais semblant de trouver ça très naturel alors que tout s'oppose à moi.
Pendant mon congé mat, certains collègues ont racheté la boite et se retrouvent Kalif à la place du Kalif.
C'est passionnant de voir comment le moindre petit bout de pouvoir rend certains hommes fous d'amour pour eux même.
Je le prend comme une expérience sociologique pour ne pas me demander tous les soirs ce que je fou là bas.
Le monde de l'architecture est un milieu très particulier peuplé par des égos surdimensionnés.
L'architecte a toujours l'impression d'être plus intelligent que les autres.
Lui il a compris la vie, pas vous.
Ce que je ne supporte pas dans le monde de l'entreprise c'est l'impossibilité totale d'être naturelle.
Et tout le monde trouve cela normal.
Pas d'émotions, c'est un signe de faiblesse;
Pas de larmes, c'est la honte;
Pas de grands éclats de rire, ça fait pas sérieux;
Pas d'amitié trop fortes, c'est louche;
Pas de solidarité, on va te prendre pour une syndicaliste.
En fait l'entreprise c'est l'exact inverse de l'état naturel de l'Homme.
L'émotion y est proscrite.
Passer 8h00 par jour à faire semblant d'avoir le regard bovin et l'émotivité d'une poule alors que j'ai passé dix ans chez le psy pour être raccord avec mes émotions...cela m'épuise.
Super maman est super fatiguée.

Rose in progress


Premier "billet".
Impossible à écrire, pas de premier billet.
Juste des présentations.
Je m'appelle Rose, je me rapproche furieusement de la trentaine.
Je suis architecte.
J'ai une petite fille de un an qui s'appelle Yoko.
Je ne sais pas à quoi va ressembler ce blog, juste une envie d'écriture et de partage.
Ce blog s'appelle Rose in progress.