jeudi 28 avril 2011

Librairies


Durant mon passage à Paris,
Ma sœur m’a fait faire le tour de toutes les petites librairies.
Elle rêve d’ouvrir un jour la sienne.
Cela m’a replongé en enfance.

Elle a toujours été passionné par la lecture.
Elle passait des heures entières à lire seule dans sa chambre alors que je m’ennuyais à côté.
J’étais jalouse de ces livres qui me volaient ma sœur.
Elle écumait les romans de la bibliothèque municipale alors que moi je ne lisais que «Spirou magazine».

Quand on lui demandait ce qu’elle voudrait faire plus grande elle répondait,
«Liseuse de livres!»
Moi, j’ai voulu vendre des glaces, faire la choriste pour Patrick Bruel, être astronaute, biologiste...
j’ai changé de rêve chaque année.

C’est cette continuité dans la passion de ma soeur qui m’impressionne.
Comme un compagnon de route, un ami imaginaire, une valeur sure.
La vie nous a bien amoché, bien violenté
mais il reste toujours, au fond de ce corps de femme,
une petite fille qui rêve de tenir une librairie,

De devenir «Liseuse de Livre».
Comme une preuve que notre si douce enfance a vraiment existé,
Et c’est tellement apaisant.

mercredi 27 avril 2011

Citation


Après une journée infernale à tenir une réunion où tout le monde hurlait sans s'écouter, j'ai retrouvé cette citation:

" L'écriture est le seul moyen de parler sans être interrompu"

Jules Renard

J'm'en vais faire mon compte-rendu du coup moi...

mardi 26 avril 2011

Regards


Dans la salle d’attente chez le médecin, j’attendais mon tour en compagnie d’un couple de jeunes musulmans.
J’étais vraiment intriguée par ce couple mais je ne parvenais pas à comprendre pourquoi.

La femme portait un voile qui lui couvrait la totalité de la chevelure ainsi que son cou.
Je n’aime pas le voile, on pourrait en débattre durant des heures,
Au final, je n’y vois que le signe d’un pouvoir injuste de l’homme sur la femme.
Je sais que tout cela est beaucoup plus complexe, mais j’ai toujours une boule au ventre en voyant passer une jeune femme voilée.

Son foulard à elle, était turquoise.
Elle portait une sur-robe de la même couleur avec des bretelles grises et anis du meilleur effet.
Son pantalon type saroual était sublime aussi,
Elle avait la tenue traditionnelle des femmes du Maghreb.
On voyait dépasser ses doigts de pieds vernies de ses sandales dont les lacets semblaient monter le long de son mollet.

(Pourquoi a-t-elle le droit de nous montrer ses pieds mais pas ses cheveux?...)

Lui, était en jogging, avec l’écouteur de son ipod dressé sur le dessus de l’oreille.
La casquette «NTM» à peine posé sur le haut de son crâne, des air max aux pieds avec la chaussette qui remonte sur le jogging.

C’est souvent cela qui me dérange le plus;
la différence entre la tenue confortable du mari par rapport à la tenue lourde et engoncée de sa femme.
Et pourtant, ce couple ne me choquait pas.

Il y avait en fait énormément de tendresse entre ses deux jeunes gens,
il lui tenait délicatement une main et posait son autre main sur le ventre arrondie de sa si jeune femme.
Elle avait le sourire radieux de (certaines) femmes enceintes.

Elle soutenait fièrement mon regard voyant que je les observais puis elle regardait son mari droit dans les yeux en lui faisant sentir bouger leur enfant.
Et j’ai alors compris pourquoi je n’étais pas choqué par ce voile, par ce couple.

Cette jeune femme n’avait absolument pas l’air soumise.
Et c’est cela qui m'apaisait.
J’ai compris qu’au delà du voile, ce qui est le plus difficile c’est de voir certaines de ces femmes raser les murs, baisser le regard, parler tout doucement, être vêtues uniquement de noir ou de marron.

Mais comment faire..?
Il me semble que je suis pour la loi qui interdit le port du voile à l’école,
je suis plutôt fière de faire partie d’un pays qui ne tolère pas qu’une femme puisse vivre une vie entière sous un Niqhab...
Mais quand je vois ce petit couple dans la salle d’attente, je ne suis pas sure d’être la mieux placée pour avoir un avis pertinent sur cette question si complexe et si sensible.

La photo qui illustre mon article a été prise lors de mon voyage au Maroc.

lundi 25 avril 2011

Identité



J’ai toujours été surprise de recevoir des lettres de ma grand-mère paternelle adressée à sa belle fille, à ma mère donc.
Sur l’enveloppe, elle écrivait systématiquement Madame Jacques PROGRESS.
Ma grand-mère utilisait le prénom de mon père pour s’adresser à ma mère...
C’était une autre époque mais pas si lointaine...

Lorsque je me suis mariée,
Tout le monde me demandait si j’allais prendre le nom de mon mari.
On avait décidé un soir de se marier et un mois plus tard c’était fait,
Je n’avais donc pas eu le temps de me poser cette question.

La veille du D day, je me suis réveillée en sursaut en me disant que je n’avais toujours rien décidé sur ce sujet.
Qu’allais-je répondre à M le maire s’il me posait la question...
En fait la journée est passée sans que personne ne me demande rien sur ce sujet.

J’ai du refaire mes papiers quelques temps après,
J’ ai à nouveau pensé qu’on allait me demander si je voulais garder mon nom de jeune fille.
Mais une fois encore, personne ne m’ a rien demandé.
J’ai donc compris qu’il y avait eu un immense bouleversement dans notre société sans que personne ne le note vraiment.

Si je m’étais mariée à l’époque de mes parents et que le nom de mon mari était DUPOND,
ma carte d’identité se présenterait de la façon suivante:

Prénom: Rose
Nom: DUPOND
Née: PROGRESS.

Les femmes prenaient le nom de leur mari et on rappelait en second lieu quel avait été leur nom de naissance.

Tandis qu’aujourd’hui, il est inscrit sur ma carte:

prénom: Rose
Nom: PROGRESS
Épouse: DUPOND

On conserve en premier lieu notre nom de naissance!
Ça ne peut paraitre rien du tout mais moi je trouve que ça change tout.

Après le reste, c’est de l’usage, chacun fait comme il veut.
On n’a plus à choisir si l’on veut changer de nom ou pas.
Ça peut dépendre des jours,
et ça c’est cool!

Ne cherchez pas le rapport avec les œufs de Pâques, il y en a aucun...
et pas de petit plus du lundi, avec un soleil pareil, ce n’est pas du tout la loose!!!

jeudi 21 avril 2011

Mon nombril et moi


Parfois, j’ai l’impression,
que mon nombril et moi,
on se suffit à nous même.

Je peux alors croiser cinquante personnes différentes dans la journée,
Passer 10 coups de fils,
Tenir des débats enflammés durant des heures,
Déjeuner avec une amie,
Éclater de rire à la moindre blague,
Jouer avec mon enfant au retour du travail,
Raconter vaguement ma journée à mon mari.

Mais je n’attends qu’un chose.
Que l’on se retrouve,
mon nombril et moi,
sous la couette.
Je veux me blottir dans mon lit, dans mes rêves,
dans mes peurs et mes rires.
Je ne veux les raconter à personne.

Parfois, une douce pensée m’effleure dans la journée;
Mais je parviens à me la mettre de côté
comme on met de côté un bon livre.
Je retrouve le fil de ma réflexion au moment où je ferme la porte de ma chambre.
J’éteins la lumière et je profite.

J’ai passé l’âge de mettre un panneau «interdit de rentrer».
Alors, comme un enfant qui se fabrique une cabane sous la table
pour se créer un monde à lui, à son image,
Je me crée une pièce virtuelle sous mon oreiller.
Une pièce où mon nombril et moi
on peut s’échanger des confidences à l’abri des oreilles indiscrètes.

Je me délecte de ce moment de solitude volée à la turpitude de ma vie de jeune mère.
Et l'avantage avec mon nombril c'est qu'il est très souvent d'accord avec moi...

mardi 19 avril 2011

Banques



Je voudrais pousser un ÉNORME coup de gueule contre les banques!

Je suis aussi liée à ma banque qu’à mon mari étant donné que nous y avons prescrit un crédit pour au moins 20 ans.
Quand on est étudiant et maltraité par les banques, on se dit qu’une fois propriétaire d’un joli crédit, nos rapports avec eux devraient s’améliorer.

Ce n’est pas faux,
le jour où vous passez le pas de la porte pour demander un crédit, on vous lèche assez copieusement le cul!
On a même le droit d’utiliser les toilettes du personnel pour faire pipi!!!

Mais une fois le crédit signé, vous redevenez complètement insignifiants;
ils savent que vous ne pouvez plus vous dépêtrez d’eux à moins d’annuler le crédit mais c’est tellement fastidieux...

Tout ça pour dire que suite à notre crédit, la banque m’a généreusement offert une carte GOLD pour un an.
Depuis quelques jours, ma carte dorée est muette.

Au crédit agricole,
il est pratiquement impossible d’avoir quelqu’un de l’agence au téléphone.
On tombe sur des gens qui ne sont là que pour prendre des rendez-vous.
Je leur explique que ma carte ne marche plus, et que de toutes façons je veux l'arrêter car la gratuité doit toucher à sa fin...
Apparemment, je suis obligée de passer à l’agence pour régler ce problème...

J’ai HORREUR de perdre du temps à la banque, ça m’horripile mais je me dis que j’ai pas le choix.

Je prends donc sur mon temps du déjeuner pour aller refaire faire ma carte.
J’arrive à 12h30 et une stagiaire, qui a presque l’âge de Yoko, me dit qu’elle ne peut rien y faire,
qu’entre midi et deux y a personne de responsable
et que je dois prendre un rendez vous pour refaire ma carte
et un autre rendez vous une semaine plus tard pour récupérer cette fameuse carte!!!

Je lui demande si elle se fou de ma gueule
et si elle s’imagine que je vais perdre à nouveau deux fois deux heures juste pour ça?
Surtout que le but caché de ces rdv, c’est toujours de nous refourger les dernières offres de merdes qu’ils ont inventées....

«Par contre, m’annonce-t elle toute fière, je peux voir que le renouvellement automatique de la carte Gold a déjà été effectuée...on a du oublier de vous prévenir qu’il fallait prendre un rendez-vous pour arrêter l’offre...»

JE LES HAIS!!!

Je suis repartie exaspérée, en larmes d’énervement, sans carte et sans rendez-vous...
De toutes façons, d’ici que je me calme et que j’y retourne, les conseillers auront changé déjà trois fois,
Et oui, les politiques des banques c’est de faire tourner les salariés pour qu’ils ne s’attachent pas à la clientèle!!!!

SCANDALEUX!!!!

lundi 18 avril 2011

Supers mamans Supers déprimées

Hier, sur France Inter, l’émission «INTERCEPTION» traitait de la dépression dite «post-partum».
Cette maladie n’a rien à voir avec le fameux «baby blues».
Il s’agit d’une dépression profonde qui touche 1 femme sur 10 (!!!) à différents degrés.
Les témoignages de ces femmes en détresse face à la maternité m’a complètement bouleversée.

Certaines avaient vécues des événements très traumatiques durant leur grossesse.
Comme cette jeune mère qui a brutalement perdu la sienne au septième mois de grossesse.
Elle raconte que lorsque son bébé la réclamait,
elle n’arrivait pas à comprendre que ces pleurs s’adressaient à elle puisqu’elle même pleurait sa mère.

D’autres n’avaient rien vécu de spécial, mais se retrouvaient complètement ensevelies à l’arrivée de ce bébé (pas forcément leur premier enfant).
Elles racontent la difficulté de retourner à la maison trois jours après l’accouchement.
On demande aux femmes d’être complètement opérationnelles seulement trois jours après un accouchement!!!
Elles racontent cette sensation d’isolement,
se retrouver seule des journées entières avec un bébé tandis que le papa travaille et que tout le monde trouve ça normal.
Se sentir mauvaise mère parce que le plaisir n’est pas là et que le dépression s’installe petit à petit.
La culpabilité de ne pas se réjouir d’avoir un enfant en bonne santé.
Elles racontent le tremblement de terre que la maternité déclenche pour notre psychisme.

A la question de savoir si l’on peut sortir seule de cette dépression, la psychiatre de l’émission répond que «oui mais à quel prix?...»

«A quel prix du côté du bébé, du côté de la mère et du côté du couple»
Certaines femmes se rendent compte trop tard de l’état dans lequel elles ont été et ne serons plus jamais les mêmes.

Je pense avoir ressenti quelques miettes de chacun de ses symptômes à la naissance de Yoko mais les 10 années d’analyse derrière moi m’ont surement permis de renforcer les piliers branlants de mon psychisme.

Les super mamans ont si peu le droit à l'erreur dans notre société...
Je vous laisse découvrir par vous même cette émission.
Pour ceux et celles qui l’écoutent, je serais ravie d’avoir vos commentaires...

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/interception/


Et le petit plus du lundi...
Cette formidable vidéo qui me donne envie de gerber et qui illustre parfaitement mon article «journalistes mais blondes»
«woua woua woua on est des gros beauff et qu’est-ce qu’on s’marre...»

dimanche 17 avril 2011

Chocos ou Courgette?


Je suis issue d’une famille qui a «des problèmes de bouffe».
Ma mère a fait ce qu’elle pouvait avec son bagage à elle,
mais on peut dire que sur l’apprentissage de la nourriture elle a raté son coup.
Ce sujet est LE boulet qui complique nos relations familiales.

Quand Yoko est née, je ne pensais pas qu’à mon tour j’allais devoir faire face à ces questions.
Mais avec un bébé, on se rend vite compte que la nourriture est le seul et unique intérêt de leur jeune vie.
Avant 6 mois, si l’on rate l’heure du repas ne serait-ce que d’une minute,
l’enfant hurle à la mort.
Il parait que la sensation de faim est une souffrance terrible pour eux.
C’est sur que, du coup, le rapport à la bouffe ne commence pas de façon très sereine.

Mais jusqu’à 6 mois, les bébés ne boivent que du lait, c’est encore plutôt simple à gérer pour les parents.

Dès que l’on passe à une autre nourriture, les choses se compliquent.
Les questions sur la façon dont il faut nourrir son enfant deviennent centrales.
Il y a des km de livres qui culpabilisent les parents qui ne cuisinent pas eux même du bio pour leur progéniture.
Ils nous font compter au gramme près la quantité de nourriture qu’il doit ingurgiter.
Les nutritionnistes hurlent au scandale si on ose donner du poisson avant 10 mois ou un œuf entier avant 12 mois...
C’est une véritable science qu'il faudrait ingurgiter.

En plus, un jour,
Quand vous avez l'impression de bien contrôler les choses,
l’enfant comprend que s’il veut faire chier ses parents, c’est au moment du repas qu’il y a une carte à jouer...

Le premier mot de Yoko n’a pas été Papa ou Maman ni même courgette...
mais ce fut le mot...GÂTEAU...
Yoko adore les frites et les Chocos mais détestent les soupes et les épinards.

Les questions s’amoncellent:

Faut-il forcer un enfant à manger?
Non évidemment!

Faut-il accepter qu’il ne fasse des repas qu’avec des boudoirs?
Non évidemment!

Faut-il leur proposer 10 plats différents à chaque repas en espérant qu’il mange au moins une demi cuillère de chaque?
Non évidemment!

Faut-il lui donner des gâteaux en dehors des heures de repas s’il réclame?
Non évidemment!

(oulàlà, je ne veux pas risquer de me retrouver avec les services sociaux sur le dos moi...)

Mais comment faire alors??????
Parfois pendant plusieurs jours d’affilés les repas sont le terrain d’affrontements avec Yoko,
et d’un seul coup, elle se régale avec les mêmes purées qu’elle nous a craché à la gueule la semaine précédente...

C’est vraiment un sujet compliqué et je ne voudrais pas me planter.

L’objectif a atteindre:
Que le repas soit un plaisir pour toute la famille et non une source de tension ou de conflit comme j’ai toujours connu.

Et pour cela tous les moyens sont bons!
La fin justifie les moyens,
Il faut c’qu’il faut,
Les femmes et les enfants d’abord!
Sauve qui peut...
...

jeudi 14 avril 2011

Régression




Je crois,
sans me faire trop mousser,
que je fais partie de cette catégorie de couples dit «modernes».
En effet,
Je ne peux pas m’extasier quand mon mari va chercher notre fille chez la nounou,
il y va autant que moi.
Je ne peux pas l’applaudir quand il fait les courses,
il les fait autant que moi.
Je ne peux pas être étonnée de le voir plier le linge,
il le range aussi souvent que moi.

Et pourtant...

Il suffit que je prenne le volant pour que la machine à remonter le temps nous renvoi aux hommes préhistoriques.

Je m’explique:
Hier, sur un malentendu, je me suis retrouvée au volant de la voiture avec mon mari comme passager...
Je conduis tous les jours toute seule mais il est vrai que je n’y trouve aucun plaisir, du coup quand on est tous les deux, c’est lui qui s’y colle.

Je démarre donc comme tous les jours,
j’ai une demi seconde d’hésitation et v’là le Neandertal qui pointe son nez:
«bon on va pas coucher là si? faudrait peut être passer la première»

Je me dis qu’il a du avoir une journée difficile , je ne relève pas.

Au premier croisement:
«bah vas-y c’est ça roule encore plus vite, on a un enfant à bord bordel!»

Du coup, au deuxième croisement, je ralentis franchement:
«Ah tiens, on a failli reculer tellement tu roulais doucement»
Ça commence à me monter légèrement au nez...

Quand une voiture freine 300 mètres devant nous, ils se met à beugler:
«mais freiiiiiiiiiiiiinnnnne putain, t’es complètement folle ou quoi, tu vois pas qu’il s'arrête?????»

Je le regarde droit dans les yeux et je lui demande s’il se rend compte qu’il est en train de se transformer en gros beauf des cavernes?

Il se ressaisit, s’excuse et il me jure qu’il ne dira plus rien.

Mais en fait c’est bien pire.
A chaque croisement, chaque feu, chaque piéton,
il se crispe à côté de moi,
il fait des bruits bizarres comme s’il essayait de ravaler son insulte déjà arrivé au bout de la langue.

J’hésite à stopper net la voiture et à lui laisser le volant.
Mais je tiens bon,
J’ouvre en grand toutes les fenêtres de la voiture, je mets RTL2 à fond les ballons et je chante plus fort qu’il ne gémit.
Yoko à l’arrière est ravie, elle tape des mains avec moi.

Quand on arrive à la maison, mon mari s’est liquéfié sur son siège.
Il s’est donc laissé couler jusqu’au salon,
il a attrapé une bière,
lâché un gros rot,
et seulement après tout ça,
il a rangé son copain le Neandertal dans son inconscient jusqu’à la prochaine fois.

Ah j’vous jure mesdemoiselles, c’qu’on est obligé de supporter sur le compte de l’amour...

mercredi 13 avril 2011

L'Atlantide?

Suite du billet d'hier...


Et c'est tout auréolée de cette fierté, que commence le côté obscur de la force.

Parce qu'à force de chercher,
tu tombes sur le mec qui a une tête pas trop mal,
qui voyage et qui lit même des livres de Jonathan Coe!

Je me prépare donc, je me creuse la tête pour envoyer un message drôle,
et surtout, un message pas «prise de tête» (visiblement c'est le critère n°1 des mecs).
Allez hop message envoyé!
Sa réponse ne s’est pas faite attendre : « oh mon dieu, tu me parles du dernier Joanthan Coe?
il était terrible!!!... par contre je préfère te prévenir, je sais que si certains de mes critères de recherche ne sont pas exactement remplis, ça ne marchera pas entre nous...».
Je crois que j’ai bien compris le message : « ta tronche ne me revient pas, j’me casse!»

Et là on peut pas dire le contraire, ça fait mal.
Parce que sur le papier, il y avait des points communs mais c'est le physique qui foire.
Tout à coup, tu te reprends le miroir en pleine face.

Les mails n’étant pas une réussite, tu essaies directement le Tchat.
Tu choisis évidemment un mec qui a une bonne tête, ça marche dans les deux sens cette discrimination par le faciès!

Au début, les conversations n’ont rien de très excitant :
«tu fais quoi, pourquoi t'es sur Meetic, t'habites où... »
Mais évidemment, rapidement, la discussion commence à tourner autour du cul,

Et c’est donc là, qu’un vieux fantasme commence à remonter à la surface:
« Existe-t-il un homme, inconnu qui plus est, capable de me faire grimper au rideau en un coup de langue ou de reins; est-ce que les vrais bon coup sont utopie?»

Il y a justement ce mec qui est en train de te chauffer sur le net,
il se vante d’être un sacré numéro au pieu...
si ça se trouve c’est lui «l’Atlantide du cul»!
Tu manques un peu de confiance en toi, alors tu te dis que c’est déjà pas mal s’il s'intéresse à toi.

Pendant encore un (court) instant, tu navigues entre ta conscience qui te dit que tu ne devrais pas faire ça et la curiosité.

Finalement, (ouh la c'est mal) le rendez-vous "plan cul" est fixé chez toi au lendemain.
Avant qu'il n’arrive, il vaut mieux s'envoyer un ou deux rhums histoire d'être décontractée du gland (enfin plutôt du clito en l'occurrence ).

En ouvrant la porte tu découvres qu’en fait la photo elle l'arrange bien.
il doit se dire a même chose de son côté...

Mais c’est trop tard, il a déjà ouvert la bouteille de vin!
Il faut bien parler un peu avant tout passage à l'acte, histoire de faire monter le désir.

Il se penche alors vers toi pour t’embrasser (si c'est pas mignon),
mais bien vite hop direction la chambre!
Ça y est, tu es aux portes de l’Atlantide, aux portes du paradis, tu vas l'avoir ton septième ciel...

C’est parti, ça monte un peu, ça monte vaguement, un peu mieux ....mais...
nan c'est pas possible... c’est déjà terminé...trois minutes montre en main!!!
Quelle déception!!!
Ce briseur de rêve est rentré bien vite chez lui, la queue entre les jambes,
il avait l’air tout de même un peu gêné de sa contre-performance...

Cette histoire m’a fait réaliser que les bons coups n’existaient pas vraiment.
Les garçons, ils ont beau faire les malins, te promettre la lune,
devant leurs émotions physiques ils ne sont pas bien doués, comme tout le monde quoi.

Après cette expérience me revoilà de nouveau devant mon écran.
Parce qu’avec Meetic, tu ne te sens plus seule, tu as l'impression tout à coup qu'un champ de possibilités s'ouvre devant toi.

Mais on a beau peaufiner son annonce pour montrer qu'on est drôle, intelligente,
c'est quand même ta tronche qui compte.
Je fais d’ailleurs exactement la même chose, si je reçois un mail et que la tête ne me revient pas, je ne vais pas plus loin.
Et en fait, tu continues à te faire du mal, à envoyer des mails qui n’ont pas de réponse, à recevoir des annonces « je croque la vie à pleine dents »auxquels tu ne répondras pas.
Meetic, ça te vend de l'espoir.

C'est étrange comme expérience, apprendre à se vendre, ravaler sa fierté.
Le pire dans tout ça c'est que tu aimerais que le « bon » ne soit pas sur ce site.....

mardi 12 avril 2011

Meetic ou comment perdre l’estime de soi




Une collègue de travail me racontait une mésaventure qu'elle a vécue sur Meetic.
Je lui demandai alors l'autorisation de la raconter sur mon blog.
Elle accepta, mais finalement j'ai reçu ce texte dans ma boite mail.

Première partie du récit, ce soir

Et la fin (avec du sexe du cul et de l'alcool) demain!



« Attends mais franchement moi si j'étais célibataire, j'hésiterai pas une seconde, si j'étais célibataire, je serais inscrite depuis longtemps! J'ai la copine d'une copine d'une copine qui est maintenant mariée avec un enfant avec un mec Meetic
Telle est la devise des filles non célibataires qui me rebattent les oreilles avec ce site.

Et un dimanche gris de pluie après avoir reçu
« 500 histoires ont commencé ici, pourquoi pas vous? » pour 5 euros par mois (avec évidemment renouvellement automatique pour 35 euros par mois ensuite),
je me suis laissée tentée.

Tout commence par la «fiche» à remplir :
- êtes vous prête à vous engager dans une relation maintenant?
- Profession
...
- ...Poids???!!!
Ah tiens, je croyais qu’on allait s'intéresser à mon cerveau et pas à mon physique.
Mais heureusement ils ont tout prévu chez Meetic,
tu n’es pas obligée de remplir toutes les cases.
Moi perso, je laisse un blanc mais après vient la question «silhouette» :
- Mince
- Normale
- Sportive
- Quelques kilos en trop
- Ronde
- Autre (mais qu'est ce que ça peut bien vouloir dire?)

Puis vient la question, le plus attirant chez moi?
- Mes yeux
- Mes fesses
- Le plus beau n'est pas dans la liste (celui-là c'est mon préféré).
Ben merde alors, je remplis une fiche pour une agence de mannequins ou quoi?

Vu que je ne compte pas remplir mes aspects physiques, je travaille mon «annonce» aux petits oignons,
J'essaie d'être originale...
J'hésite à mettre mes revenus, au moins je pourrais toujours me trouver un mec fauché!

Vient la rubrique « ce que vous recherchez »:
Encore plein de questions :
- un mec romantique ou pas,
- attentionné ou pas,
- pour ou contre le mariage,
- pour ou contre les enfants,
- pratiquant ou non pratiquant,
- je préfère ses fesses ou son sourire,
- je veux qu'il gagne moins de 10 000 euros par an ou plus de 100 000.

Après avoir rempli tout ça, une petite fenêtre apparaît «pour augmenter vos chances de faire des rencontres n'oubliez pas de mettre une photo!».

Donc là aussi t'as le choix entre:
- te prendre en photo avec ta webcam alors que t'as déjà enfilé ta robe de chambre,
- prendre une photo de vacances où l’on ne voit pas tes bras flasques et ton double menton.
Merci photoshop :-)!

Je me dis que c'est quand même de plus en plus bizarre ce truc...
Mais je suis officiellement INSCRITE!

Première étape : rechercher le « bon » célibataire.
Tu te prends la tête à rentrer tous tes critères de recherche, tu appuies sur calculer et là ...:
1 seul profil correspond à ta demande!
Bon ok, je revois mes exigences à la baisse.
Je mets juste 30-35 ans et à 10km autour de chez moi: 84 pages avec environ 10 profils par page s'affichent,
j'en ai pour la soirée à trouver le bon moi!

Tu commences alors à renier tous tes principes (mais bon parce que le site t'y pousse quand même), tu regardes les photos et quand tu as une tête qui te revient à peu près tu visites son profil et là ça fait mal:

En vrac:
«jeune homme simple et sincère, recherche relation d'amitié, voire plus si affinités ».

«Homme sportif aimant les choses simples et croquer la vie à plein dents, recherche jeune fille sympa sans prise de tête ».


« Je m'apel Bibi é je sherche une feme qui voudrai partagé des bons momants ».

« Je ne crois pas trop dans les rencontres par Internet, mais si mon profil t'intéresse, envoie
moi un message ça me fera plaisir ».

«Je suis une personne câline, si vous voulez le découvrir, parlez moi »

Version poème : « Si la vie te prête une chance, n'oublie pas de la rendre... Si elle t'offre une rose, garde la au plus profond de toi, fais en un rosier et fleuris ainsi le cœur des tiens »

J'essaye de ne pas m'arrêter aux premiers mots (maux?) mais certains remplissent le dernier livre qu'ils ont lus.
En tête des hits parades «l'alchimiste» de Paolo Coehlo ou «la route» de Kerouac Whaou!!!!!
Je tombe sur des intellos moi!

Pour les pseudos : la palme sans hésitation va à
«douxchaton75 » et
«appolon_260 »

Le mieux étant encore le critère de recherche des garçons:
« femme de 19 à 45 ans, petite, grande, cheveux courts, cheveux longs, avec enfants, sans enfants, mince, ronde... »
En gros tant que c'est une fille ça passe!

Le truc dans Meetic c'est que quand tu visites un profil, la personne dont tu visites le profil le voit.
Donc un petit jeu s'installe : « pretpourlaviea2 » est en train de visiter votre profil ,
chouette un mec s'intéresse à moi, donc je vais visiter son profil.
Comme c'est marrant comme jeu!

Jusque là tu te sens plutôt bien, même si ce n'est pas forcément celui que tu recherches, y a des garçons qui s'intéressent à toi, whaou!!! J'ai du potentiel alors.

Et c'est tout auréolée de cette fierté, que commence le côté obscur de la force.

(La suite demain...)

lundi 11 avril 2011

Paris

Au vu du temps qui était prévu à Paris ce weekend, nous avions déjà décidé de ne pas faire une seule exposition pendant ces trois jours.
C'était un challenge en soi étant donné le nombre d'événements artistiques sur la capitale.

Mission réussie!
Nous avons passé le weekend vautrées dans la futilité et la chaleur.
Nous avons marché des heures durant dans un Paris sublimissime,
le ciel était bleu, et non pas blanc comme habituellement dans cette ville,
Nous avons exposé notre peau blanchâtre aux rayons de ce doux soleil printanier.

Par contre, nous ne nous étions pas fixé comme objectif de ne pas trop claquer de tune dans le shopping...
Paris est un pousse au crime.
Il est tout à fait normal que les salaires soient plus élevés dans la capitale, les parisiennes sont FORCÉES de consommer,
les boutiques de fringues sont au top, le moindre coin de rue est propice à sortir la carte bleue.

Et franchement, les parisiennes, en terme de fringues, elles assurent grave de grave.
C’est vraiment la première chose qui saute aux yeux quand je prends le métro là bas.
Les filles sont sapées cent fois mieux qu’en «PROVINCE» (oh le gros mot que j’ai osé lâcher...).

Elles semblent négligemment porter une chemise à carreaux et en fait...
les chaussures sont assorties à un des carreaux, le sac à main au deuxième et le bandeau dans les cheveux (carré +frange) au troisième...
On a vraiment de quoi se sentir comme des clochardes par chez nous...

Heureusement qu’il y a les anglaises pour nous rassurer!
On les repère à 4 rames de distance dans les métro...
Pas au top les anglaises pour le coup...

On a donc fait un vide dressing de modeuses,
le tour des boutiques du marais, toutes les petites librairies géniales,
Mangé une glace place des Vosges.
Je suis toute courbaturée d’avoir tant marché!

Mon sac faisait le double de volume en rentrant...
Je me suis précipitée dans mon placard pour ranger mes achats au milieu du reste comme si de rien n’était.
C’est l’avantage avec les mecs, ils ne se rendent pas compte qu’on achète sans arrêt des trucs neufs.
Il suffit juste de ne pas oublier de couper l’étiquette...

Enfin bref, même si ça m’écorche la bouche de le dire,...Paris est vraiment magique...




Et le petit plus du lundi parce que le lundi c'est la loose..
Oui je sais ça fait deux fois que je fais de la pub pour ce parfum mais cela décrit si bien notre weekend parisien!
Et pis c'est encore Sofia Coppola la réalisatrice alors...



vendredi 8 avril 2011

Le pas de la porte



Je prends le train pour Paris dans une heure.

J’ai regardé partir mon mari au travail ce matin,
Je l’ai embrassé plus goulument que d’habitude.`
Il avait déjà la tête ailleurs.
Je ne le reverrais pas avant lundi.

J’ai déposé ma fille chez la nounou.
Je lui ai fait un câlin bien plus fort que d’habitude,
je lui ai expliqué que ce weekend elle serait chez sa grand-mère.
Elle n’a pas eu l’air de comprendre,
elle a couru rejoindre ses copines comme tous les matins.
Je ne la reverrais pas avant lundi.

Je suis rentrée et j’étais seule dans l’appartement.
Le silence.
C’est si rare.
Je me suis retrouvée un peu désemparée.

J’avais prévue de m’épiler, de me faire un masque,
De ranger mes habits d’hiver pour ressortir les teeshirts.
De faire mes papiers, de bricoler deux trois choses.
Je n’ai rien réussi à faire.

J’ai alors préparé les affaires de Yoko pour le weekend.
J’ai choisi ses habits avec patience, réflexion.
J’ai sorti le carnet de santé, le Doliprane et l’Arnica au cas où.
J’ai glissé dans son sac la peluche qu’elle aime tant, le biberon qu’elle préfère.

J’ai mis des bières au frais pour que mon mari soit content de rentrer,
Content de se retrouver seul à son tour.
J’ai glissé des mots doux sous l’oreiller pour qu’il pense à moi en se couchant.
J’ai rangé la cuisine, fait tourner une machine.

J’ai presque oublié de préparer ma valise,
Oublié l’heure de mon train.
En passant le pas de la porte, je laisserais ma vie de maman et d’amante pour le weekend.
Je vais pouvoir ne penser qu’à moi.
Vivre à mon rythme.
Je vais adorer ça.

Mais tant que je ne serais pas arrivée à Paris gare de Lyon,
j’aurais le cœur lourd de savoir que ma famille va se passer tout à fait de moi pendant ses deux jours,
que mon monde continuera à tourner sans moi.

jeudi 7 avril 2011

Porte de placard


Le temps d’un billet je vais ressortir de son placard mon collègue mis à l'écart.

Dans le bâtiment, vous vous doutez bien, que la proportion de femmes est bien inférieure à celle des hommes.

Mais pour le dossier sur lequel je travaille, j’ai la chance d’avoir unE ingénieur fluide et unE ingénieur HQE.
Du coup lors de nos réunions de travail, la parité est presque respectée.
C’est tout à fait agréable.
Il n’y a pas de meilleure équipe qu’une équipe mixte!

Je raccompagne tout le monde en fin de journée et retrouve mon poste pour faire le compte rendu.

Et c’est donc là que mon collègue passe la tête par la porte de son placard.

«Alors cette réunion Rose, ça c’est bien passé?»

Cela commençait plutôt bien.

«Oui merci, parfaitement,
- c’était une réunion sur la «Déco»? ajoute-t-il.
- Non pas du tout, c’était une réunion sur le désenfumage et la ventilation.
- Ah bon???, vu le nombre de filles présentes, j’étais PERSUADE que vous parliez Déco»

Et vlan, c‘est comme s’il envoyait un crachat immonde à la gueule de toutes les femmes de la terre.

Le ton est très rapidement monté.
Je lui explique que ces femmes sont ingénieurs et que je vois pas le rapport avec la Déco...

Il se fout pratiquement de ma gueule,

«Mais voyons Rose, c’est un fait, il y a beaucoup plus de femmes dans la déco...
A l’époque des hommes des cavernes, nous partions chasser tandis que vous vous occupiez de la grotte et des enfants.
C’est la sélection naturelle.
Vous avez des PRÉDISPOSITIONS...»
(PROPOS VÉRIDIQUES JE N AI RieN RAJOUTE)

Il le pensait vraiment, profondément, sincèrement.

J’étais complètement KO.
Horrifiée.
J’ai senti que tout ce qui allait être dit à ce moment là serait vain.

J’ai pris sa porte de placard et je lui ai refermé dans la gueule.

Dans des situations comme ça je me mets à croire au Karma,
Et si Dieu était une femme..
Et si elle l'avait mis au placard comme on met un enfant qui dit des bêtises au coin...

Sur ce, je tire ma révérence au monde de l’entreprise pour cette semaine.
Je prends mes clic et mes clacs,
je laisse fille et mari chez moi
et je monte à Paris pour un weekend 100%filles et 0% déco!!!
ou alors uniquement pour la déco des verres à cocktails...

mardi 5 avril 2011

L'art de la pause café


Étant donné que l’on ne peut plus fumer au restaurant, je crois que la tradition française la plus importante est maintenant: «La pause café».

Bien réussir sa pause café, ça n’est pas donné à tout le monde.
Voici quelques conseils bien avisés.

Tout d’abord ne jamais y aller à 10h30 ou 16h00 pétante.
Il faut attendre 10h33 ou 16h04 pour ne pas donner l’impression d’avoir les yeux rivés sur l’horloge de l’ordinateur; ça fait mauvais genre.

Ensuite, surveillez que le gros lourd de la boite a déjà pris sa dose de caféine.
Une pause café ratée à cause du récit ignoble de la colioscopie du collègue peut très très vite arriver.

Débordez, le plus discrètement possible, chaque jour un peu sur le temps imparti à cette décompression.
Mais attention, pas d’excès de zèle!
Si le patron est dans les parages, faites évidemment le fayot et retrouvez votre place le premier.

Vérifiez que la cafetière est pleine avant de vous lever car si vous devez vous taper à refaire le café pour tout le monde, ça fera 1mn30 de perdue pour la communauté et ce n’est pas rien...

Profitez de ce moment de détente pour faire volontairement valser votre tasse brulante sur les jambes du blaireau qui vous prend la tête,
ou sur le dossier de celui qui parle boulot pendant ce cessez le feu.
C’est gratuit, ça sert à rien mais c’est si bon....

Si vous avez envie de rallonger la pause, lancez un thème du genre
« vous trouvez pas que nos conditions de travail se détériorent de jour en jour dans cette boite?"
Et délectez vous de voir le ton monter et les langues se délier à la vitesse de l’éclair.

Et surtout, si les gens «cools» de la boite sortent à la pause café pour fumer leur cloppe...
Alors pas le choix, il faut fumer aussi.
Toutes les décisions importantes vont être prises à ce moment, tous les bons plans de bringues.
Allez, prenez une cloppe,
faut se forcer un peu!
C’est pour la bonne cause.

lundi 4 avril 2011

Retrouvailles

(suite de Nadia, article d'hier)

Je l’ai reconnue tout de suite.
Elle n’a pas changé mise à part qu’elle est résolument plus belle.

On a commencé par parler de Yoko.
Elle n’a pas encore d’enfant et elle est loin d’en avoir.
J’ai toujours l’impression que ma vie ne peut intéresser celle qui n’a pas encore pactisé avec les anges.
Du coup je l’ai fait courte,
et j’ai eu l’impression que ça lui convenait.

Je ne crois pas qu’elle a beaucoup fait la bringue dans sa vie.
Je ne crois pas qu’elle ait beaucoup voyagé.
Je n’ai pas réussi à lui raconter ses onze années de fêtes, de voyages, de douleurs, d’erreurs, de choix qui m’ont amenée à la situation dans laquelle je suis aujourd’hui.

Nadia vit à Paris dans un rythme de travail effréné.
C’est une passionnée.
Engagée dans le milieu associatif, elle sort ses tripes tous les matins sur son bureau.
Elle ne comprend pas que l’on puisse regarder sa montre dans la journée.
C’est une femme sérieuse.
Elle a du se battre pour élever son niveau social et pas moi.

Je me suis sentie paresseuse...
Je regarde ma montre au travail,
Mes tripes je les garde pour mes voyages, pour l’écriture, pour l’amour et maintenant pour Yoko...

Mais nous n’avions pas les mêmes choses a se prouver.
Quand on s’est laissées,
je devais me prouver que je pouvais à nouveau être heureuse.
Quant à elle, elle devait se prouver qu’elle était brillante et indépendante.

Finalement nous avons toutes deux atteint notre but.
Finalement notre avenir était surement prévisible...

Nous vivions une amitié profonde, sincère.
Une amitié d’adulte à l'âge de l'adolescence.
Notre maturité de l’époque présageait peut être les vies que nous menons aujourd’hui.

Que faire des ses retrouvailles?...
Nos vies ne nous permettent ni à l’une ni à l’autre d’accorder suffisamment de temps à la reconstruction de cette amitié.
On verra bien.
Je crois que la savoir heureuse me suffit.



Et le petit plus du lundi parce que le lundi c'est la loose:
Belle caresse...

dimanche 3 avril 2011

Nadia


J’ai reçu le mail d’une ancienne amie du lycée que je n’ai plus revue depuis le jour des résultats du bac.
Elle m’invite à boire un café pour se rappeler le bon vieux temps.

Nadia était ma «meilleure» amie au lycée.
Celle de qui je me mettais toujours à côté.
Celle qui me tenait la porte des toilettes quand celle-ci était cassée.
Celle qui me prenait les devoirs lorsque j’étais absente.

Et pourtant, à part le lycée on ne partageait rien.
Elle venait d’une famille kabyle assez stricte elle n’avait pas le droit de sortir après les cours ou le weekend.
Moi je découvrais les premières cuites, les premières vacances entre copains, les premières relations sexuelles.
Je ne crois pas que nous parlions de ça.
J’avais ma vie, elle avait la sienne.

Ses origines, son ramadan, cette langue magnifique qu’elle utilisait avec d’autres au lycée m'impressionnaient.
J’avais un immense respect pour Nadia.
Je découvrais la double culture.
Je trouvais qu’elle avait une vie plus compliquée mais infiniment plus riche que la mienne.

On ne se ressemblait donc en rien, mais on se complétait parfaitement.

Je me souviens des fous rires interminables lorsque l’on recevait nos notes catastrophiques de maths.
On ne comprenait pas comment notre voisine pouvait avoir 20/20 alors que l’on ne décrochait que des 2/20.
Il ne pouvait pas y avoir de tel décalage d’intelligence!
...

...
Je me souviens de ce long couloir que j’ai du traverser pour rejoindre la classe alors que ma vie venait de basculer.
Nadia a été la seule à ne pas baisser les yeux sur mon passage,
ma place était réservée à côté d’elle comme d’habitude, comme si rien n’avait changé.

Mais on s’est perdues de vue.
Peut être parce que «fut un temps», les téléphones portables, les mails et même Facebook (!!!)n’existaient pas.
Je suis partie faire mon école d’architecture, je ne me souviens même plus quelle voie elle avait choisie.

Cela fait aujourd'hui 11 ans.
J’ai hésité à lui répondre.
A quoi bon?...

Qui es-tu devenue Nadia?...
J’ai finalement accepté son invitation, je la retrouve demain soir.