Hier, sur France Inter, l’émission «INTERCEPTION» traitait de la dépression dite «post-partum».
Cette maladie n’a rien à voir avec le fameux «baby blues».
Il s’agit d’une dépression profonde qui touche 1 femme sur 10 (!!!) à différents degrés.
Les témoignages de ces femmes en détresse face à la maternité m’a complètement bouleversée.
Certaines avaient vécues des événements très traumatiques durant leur grossesse.
Comme cette jeune mère qui a brutalement perdu la sienne au septième mois de grossesse.
Elle raconte que lorsque son bébé la réclamait,
elle n’arrivait pas à comprendre que ces pleurs s’adressaient à elle puisqu’elle même pleurait sa mère.
D’autres n’avaient rien vécu de spécial, mais se retrouvaient complètement ensevelies à l’arrivée de ce bébé (pas forcément leur premier enfant).
Elles racontent la difficulté de retourner à la maison trois jours après l’accouchement.
On demande aux femmes d’être complètement opérationnelles seulement trois jours après un accouchement!!!
Elles racontent cette sensation d’isolement,
se retrouver seule des journées entières avec un bébé tandis que le papa travaille et que tout le monde trouve ça normal.
Se sentir mauvaise mère parce que le plaisir n’est pas là et que le dépression s’installe petit à petit.
La culpabilité de ne pas se réjouir d’avoir un enfant en bonne santé.
Elles racontent le tremblement de terre que la maternité déclenche pour notre psychisme.
A la question de savoir si l’on peut sortir seule de cette dépression, la psychiatre de l’émission répond que «oui mais à quel prix?...»
«A quel prix du côté du bébé, du côté de la mère et du côté du couple»
Certaines femmes se rendent compte trop tard de l’état dans lequel elles ont été et ne serons plus jamais les mêmes.
Je pense avoir ressenti quelques miettes de chacun de ses symptômes à la naissance de Yoko mais les 10 années d’analyse derrière moi m’ont surement permis de renforcer les piliers branlants de mon psychisme.
Les super mamans ont si peu le droit à l'erreur dans notre société...
Je vous laisse découvrir par vous même cette émission.
Pour ceux et celles qui l’écoutent, je serais ravie d’avoir vos commentaires...
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/interception/
Et le petit plus du lundi...
Cette formidable vidéo qui me donne envie de gerber et qui illustre parfaitement mon article «journalistes mais blondes»
«woua woua woua on est des gros beauff et qu’est-ce qu’on s’marre...»
Je ne sais pas qui est le journaliste qui Interview Pujadas mais il a un sacré problème avec les femmes ....
RépondreSupprimeret oui, moi, quand j'ai accouché de ma fille, j'ai eu un gros coup de blues, j'avais perdu ma maman brutalement 3 ans auparavant... la grossesse a été très dure moralement (devenir mère quand on a plus la sienne...). heureusement que mon mari a été très présent! ainsi que ma famille! et heureusement que j'ai pu être soutenue par des femmes de la génération d'avant la notre, pour qui être une super maman n'est pas l'apologie... combien de fois on a essayé de me culpabiliser: quoi, tu ne stérilises pas tes biberons??? quoi, tu ne vas pas voir un pédiatre mais un médecin généraliste??? bref, la pression de la société et le "parfaitisme" (désolée pour cette invention....) n'arrange rien... il faut accepter d'être faillible, et c'est ce qui m'a permis de prendre gout à ma maternité!
RépondreSupprimerMerci Anonyme pour ton témoignage, vu ton recul à la situation, je ne doute pas que tu t'en es sortie plus forte encore!
RépondreSupprimerC'est fort, bouleversant et effrayant! A quelques jours de mon terme, merci Rose pour ce lien.
RépondreSupprimer"Aujourd'hui on n'est pas autorisées à se sentir vulnérables", c'est tristement vrai... malgré ça, pour notre bien mais aussi celui de notre enfant et notre mari, "il faut" s'écouter et être vigilante! Tellement plus facile à dire qu'à faire...
Je suis en plein dedans et je constate qu'on parle trop peu, lors de la grossesse, de ce chambardement psychologique qu'est une naissance; d'où cette culpabilité si tout ne se passe pas à merveille, si l'on ne déborde pas d'amour et de patience pour ce nouveau petit être.
Pourquoi pas un entretien psy dans les semaines qui suivent l'accouchement, à l'image de la rééducation du périnée? là aussi ça soulève la question de la femme perçue comme un "vagin sur pattes", et la tête dans tout ça?!
Merci encore pour ce lien et ton partage d'expérience, c'est très important!
justement, en parlant d'entretien psychologique... quand j'ai accouché, j'ai eu la chance d'avoir une super infirmière qui s'est rendu compte que j'avais besoin d'aide, sans que moi je m'en rende compte. quand je lui ai expliqué la façon avec laquelle j'ai perdu ma maman et comment s'est passé ma grossesse, elle m'a proposé que la psychologue de la maternité passe me voir, et de lui parler si j'en avais envie... ça m'a fait un bien fou, car je me suis rendue compte que je n'avais pas pris "au sérieux" tous ces changements! j'ai pleuré un bon coup, et je suis rentrée sereine, avec mon mari et ma fille! mon père a été super, il a vu que j'étais creuvée, et il m'a envoyée sa femme de ménage pendant 2 mois... nous ne sommes que des êtres humains, et des supers êtres humains, je ne suis pas sure que cela existe... (anonyme du 20/04...)
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