jeudi 14 avril 2011

Régression




Je crois,
sans me faire trop mousser,
que je fais partie de cette catégorie de couples dit «modernes».
En effet,
Je ne peux pas m’extasier quand mon mari va chercher notre fille chez la nounou,
il y va autant que moi.
Je ne peux pas l’applaudir quand il fait les courses,
il les fait autant que moi.
Je ne peux pas être étonnée de le voir plier le linge,
il le range aussi souvent que moi.

Et pourtant...

Il suffit que je prenne le volant pour que la machine à remonter le temps nous renvoi aux hommes préhistoriques.

Je m’explique:
Hier, sur un malentendu, je me suis retrouvée au volant de la voiture avec mon mari comme passager...
Je conduis tous les jours toute seule mais il est vrai que je n’y trouve aucun plaisir, du coup quand on est tous les deux, c’est lui qui s’y colle.

Je démarre donc comme tous les jours,
j’ai une demi seconde d’hésitation et v’là le Neandertal qui pointe son nez:
«bon on va pas coucher là si? faudrait peut être passer la première»

Je me dis qu’il a du avoir une journée difficile , je ne relève pas.

Au premier croisement:
«bah vas-y c’est ça roule encore plus vite, on a un enfant à bord bordel!»

Du coup, au deuxième croisement, je ralentis franchement:
«Ah tiens, on a failli reculer tellement tu roulais doucement»
Ça commence à me monter légèrement au nez...

Quand une voiture freine 300 mètres devant nous, ils se met à beugler:
«mais freiiiiiiiiiiiiinnnnne putain, t’es complètement folle ou quoi, tu vois pas qu’il s'arrête?????»

Je le regarde droit dans les yeux et je lui demande s’il se rend compte qu’il est en train de se transformer en gros beauf des cavernes?

Il se ressaisit, s’excuse et il me jure qu’il ne dira plus rien.

Mais en fait c’est bien pire.
A chaque croisement, chaque feu, chaque piéton,
il se crispe à côté de moi,
il fait des bruits bizarres comme s’il essayait de ravaler son insulte déjà arrivé au bout de la langue.

J’hésite à stopper net la voiture et à lui laisser le volant.
Mais je tiens bon,
J’ouvre en grand toutes les fenêtres de la voiture, je mets RTL2 à fond les ballons et je chante plus fort qu’il ne gémit.
Yoko à l’arrière est ravie, elle tape des mains avec moi.

Quand on arrive à la maison, mon mari s’est liquéfié sur son siège.
Il s’est donc laissé couler jusqu’au salon,
il a attrapé une bière,
lâché un gros rot,
et seulement après tout ça,
il a rangé son copain le Neandertal dans son inconscient jusqu’à la prochaine fois.

Ah j’vous jure mesdemoiselles, c’qu’on est obligé de supporter sur le compte de l’amour...

5 commentaires:

  1. A chaque fois que je conduis et que ma femme est à côté c'est pareil !!!
    pas une question de sexe !!!!....

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  2. Je pense aussi que c'est seulement un problème de conduite ...

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  3. pemière, deuxième, troisième, gravier.

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  4. Satanas, la folle du volant16 avril 2011 à 17:02

    Non, non, non, moi je ne suis pas d'accord du tout: mon père faisait la même chose avec ma mère, mon mec fait parfois quelques tentatives de ce genre mais je le calme direct! Donc y'a bien que les mecs pour faire des remarques de ce genre. C'est seulement quand on les ramène complètement bourrés qu'on n'entend plus personne!!!

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  5. Il ne nous reste plus que la bagnole pour jouer l'être viril, macho, celui qu'était jadis nos ancêtres mâles !
    Alors, s'il vous plaît, laissez-nous ça : la bagnole, c'est un truc de mec !!! ^_^

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