mercredi 9 février 2011

Pivo

Au même titre qu’il existe le «beaujolais nouveau»,
Nous sommes une «famille nouvelle» avec nos propres traditions à inventer.

Pour l’instant nous nous concentrons sur la tradition de
«la binouze le soir chacun devant son ordi».
C’est devenu, depuis que je ne fume plus, ma cloppe du soir.
Les fumeurs le savent, on est prêt à tuer pour sa cloppe du soir.

Du coup,
Hier soir,
on couche Yoko,
on dévore des sushis en se racontant combien on s’aime,
combien on a de la chance de s’être trouvé,
combien on serait prêt à tout sacrifier l’un pour l’autre.
love love love petits coeurs roses qui volent au dessus de notre petit nid d’amour.

On se fait un «smack» (non vous ne rêvez pas j’ai bien utilisé le mot «smack») et on se dirige tous les deux vers le frigo pour déguster notre bière solitaire du soir.

Hélas,

ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

...il ne reste plus qu’une seule bière...

Je me tourne vers mon mari et je vois un éclair d’agressivité traverser son visage...
Cela m’exciterait presque mais l’appel de la bière est plus fort...

Je tente la séduction,
«mon amour, tu sais bien que la bière me rend câline, réfléchis-y...»

Je passe à la culpabilisation
« neuf mois sans alcool pour te donner un enfant, j’ai la priorité sur toi maintenant»

Je tombe dans l'apitoiement
«Je t’en suuupliiiiiiieeeee, s’t’plait s’t’plait s’t’plait»

Je deviens méchante:
«Tu sais que c’est peut être à cause de l’alcool si tu te tapes ces boutons blancs dégueu dans le dos.»

A son tour, il essaie la gentillesse,
«tu auras le droit de faire l’étoile de mer la prochaine fois»

Mais en voyant que je ne céderais pas moi non plus, il finit par cracher son venin:
«Dis donc, tu crois pas que c’est à cause de toutes ces bières que tu te paies un boule pareil?...»

Oh le connard,
je lui fous un vieux babibel qui trainait dans la gueule,
il m’écrase une tomate cerise dans l’oeil,
je le pousse,
il me piétine,
je lui attrape les couilles,
il me tord le bras...
Je hurle que je demanderais le divorce s’il ose me la boire sous le nez,
il me dit que je ne devrais pas trop le tenter.


...
La petite se met à pleurer.
Il se ressaisit et fonce dans la chambre de Yoko...
Elle a fait un cauchemar et a besoin d’un câlin.
Soit.
Son papa va lui faire un gros câlin.

Et moi tranquillement,
je le regarde faire en me décapsulant ma bouteille peinarde devant le match de foot.

Si les hommes s’assagissent à notre contact, il n’y a pas de raison que l’on ne devienne pas un peu plus égoïste à force de vivre avec eux...

Wouarf wouarf wouarf,
oui oui c’est de la méchanceté gratuite
non non pas de raison particulière.

2 commentaires:

  1. Je reprendrai les mêmes commentaires qu'hier : "Ah c'est beau l'Amour"!

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  2. ouf, j'ai cru que ta plume devenait moins cynique hier...

    "Si les hommes s’assagissent à notre contact, il n’y a pas de raison que l’on ne devienne pas un peu plus égoïste à force de vivre avec eux..."

    La morale de ton histoire m'a fait hurler de rire!

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