dimanche 20 février 2011

Ô temps, suspends ton envol...



Je suis en manque.
Sérieusement en manque.
Je crois qu’on a fait les radins au moment de la conception
et du coup on a eu la gamine «sans option câlin».

Avec ma fille,
j’ai l’impression de faire la manche de la caresse,
d’être la clocharde du bisou.
Je tente dix, vingt, cinquante fois par jour de lui voler un moment de douceur.
Mais elle joue à la savonnette,
Pfuit elle me glisse entre les doigts.

Quand mon mari me prend dans ses bras,
elle a toujours un sourire malicieux en nous regardant.
elle sait exactement ce que signifie le câlin.

Et elle sait très bien les faire...
Mais elle fait sa belle, sa princesse,
Elle donne des bisous au compte goutte

Des câlins, son lapin qui pue il en a des millions lui...
C’est pô juste...
Et la nounou l’autre jour qui me dit,
« vous avez de la chance, elle est vraiment câline votre fille!»
Je suis devenue écarlate mais j’ai fait comme si je voyais très bien de quoi elle parlait.

Évidemment quand j’ai les mains prises,
quand je suis en train de faire la vaisselle par exemple,
Je sens deux petites mains qui s’accrochent à mon jeans.
Je me baisse, elle me tend le visage.

Profiter profiter profiter, faire que cette seconde dure des heures...
Ô temps, suspends ton envol...

Le temps de l’enlacer fermement
et quand j’ouvre les yeux
elle est déjà à l’autre bout de la pièce en train de jouer.
Parfois je me demande même si je n’ ai pas rêvé...

Alors j’avoue, de temps en temps, la nuit,
lorsque je l’entend à peine pleurer,
je cours dans sa chambre,
je la prends dans mes bras et je la berce.
Elle se rendort tout contre ma joue.

Et en se réveillant,
elle se demande à son tour,
si elle n’ a pas rêvé,
ce câlin dérobé.

http://www.roseinprogress.com/2010/11/dans-mes-bras.html


ps: ça m’a donné l’occasion de re lier ce poème...pas mauvais ce Lamartine...
Ô temps! Suspends ton vol, et vous, heures propices!

Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices


Des plus beaux de nos jours!


Assez de malheureux ici-bas vous implorent,

Coulez, coulez pour eux;

Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,


Oubliez les heureux.

Mais je demande en vain quelques moments encore,

Le temps m’échappe et fuit;


Je dis à cette nuit :
Sois plus lente; et l’aurore

Va dissiper la nuit.

Aimons donc, aimons donc! De l’heure fugitive,


Hâtons-nous, jouissons!
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive;
Il coule, et nous passons

Alphonse de Lamartine.

5 commentaires:

  1. trop beau...
    ah bah bravo, c'est lundi matin, 8H50 et mon mascara va déjà être dégoulinant...
    tant pis, c'était trop bon...merci Rose

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  2. elle te connaît bien ta fille ... on ne pense jamais que nos enfants d'instinct repèrent nos faiblesses
    je reconnais que ça fait mal, être en demande et recevoir si peu
    si peu mais justement alors si terriblement précieux

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  3. @petite môme, Un remède contre les pleureuses: WATERPROFF le mascara. des bises

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  4. @Modidile, et oui, ça les différencie des chiens...les câlins ce n'est pas à la demande...lol

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  5. héhéhé...j'y penserai lundi prochain...

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